La carence en fer est la forme la plus courante d’anémie. Chez les personnes qui en souffrent, les globules rouges contiennent une quantité trop faible d’hémoglobine, la protéine responsable du transport de l’oxygène vers les différents tissus et organes. Le corps a en effet besoin de fer pour produire l’hémoglobine ; lorsque le sang n’en contient pas suffisamment, le reste de l’organisme ne reçoit pas la quantité d’oxygène dont il a besoin.
On parle d’anémie à partir du moment où le taux d’hémoglobine est inférieur à 12 g/dl chez les femmes ou à 13 g/dl chez les hommes. Bien qu’il s’agisse d’un problème fréquent, de nombreux patients ne sont absolument pas conscients d’être carencés et il arrive qu’ils traînent des symptômes pendant plusieurs années sans jamais en identifier la cause.
De nombreux facteurs peuvent être à l’origine d’une carence en fer. Chez les femmes, la plus fréquente est la perte de sang qui intervient lors de règles très abondantes ou d’un accouchement. Un régime inadapté peut également induire une carence en fer ; les jeunes enfants en pleine croissance et les femmes enceintes, en particulier, ont besoin d’une alimentation plus riche en fer.
Certaines maladies peuvent également provoquer des hémorragies internes, avec à la clé une carence en fer – citons par exemple les ulcères gastriques, les polypes du gros intestin ou le cancer du côlon. La prise fréquente d’antidouleurs comme l’aspirine, le diclofénac ou l’ibuprofène) peut également provoquer des saignements dans l’estomac.
Des maladies chroniques ou opérations de l’intestin peuvent par ailleurs influencer l’absorption du fer par l’organisme ; il est par exemple possible qu’une maladie cœliaque ou un pontage gastrique limitent son assimilation.

Quels sont les symptômes ?

Dans un premier temps, les symptômes d’une carence en fer peuvent être très discrets. La plupart des patients ignorent donc tout de ce problème jusqu’au moment où est mis au jour à l’occasion d’une prise de sang (de routine ou non).
Les symptômes d’une carence en fer sont les suivants :
– Fatigue généralisée ;
– Faiblesse ;
– Peau blême ;
– Essoufflement ;
– Vertiges ;
– Sensation de picotement ou de fourmillement dans les jambes ;
– Inflammation de la commissure des lèvres ou de la langue ;
– Mains et pieds froids ;
– Rythme cardiaque accéléré ou irrégulier ;
– Ongles cassants ;
– Céphalées.

Que pouvez-vous faire vous-même ?

Des comprimés de fer peuvent contribuer à rétablir les réserves de l’organisme. Ils devront parfois être pris pendant quelques mois, idéalement le matin à jeun pour une assimilation optimale. Attention : ces suppléments peuvent provoquer des problèmes de constipation ou des selles noires.
Un régime adapté riche en fer peut également contribuer au traitement ou à la prévention des carences en fer. Mangez régulièrement de la viande rouge, des légumes-feuilles vert foncé, des fruits de mer, des haricots, des fruits secs, des raisins secs et des noix. Pensez aussi à la vitamine C, qui aide l’organisme à mieux assimiler le fer. Parmi les aliments à haute teneur en fer, citons :
– Des fruits comme les oranges, pamplemousses, fraises, kiwis, ananas, melons et mangues ;
– Les brocolis ;
– Les poivrons rouges et verts ;
– Les choux de Bruxelles ;
– Le chou-fleur ;
– Les tomates ;
– Les légumes-feuilles.

Quand consulter un médecin ?

Consultez votre médecin si vous présentez des signez de carence en fer. Il réalisera une prise de sang pour confirmer le diagnostic et il vous prescrira le cas échéant des suppléments pour y remédier.
Demandez également conseil à votre généraliste en cas de règles très abondantes accompagnées de fatigue. Chez les femmes, la première cause de carences en fer réside en effet dans les pertes de sang menstruel excessives. Votre médecin pourra également vous prescrire un contraceptif oral adapté qui réduira l’abondance du saignement. Dans certains cas très sévères, une transfusion sanguine peut être nécessaire pour rétablir votre taux de fer.

Quelle aide peut vous apporter votre pharmacien ?

Votre pharmacien pourra vous encadrer dans la prise de vos médicaments. Il vous conseillera par exemple de prendre vos suppléments de fer à jeun afin d’en favoriser l’assimilation. S’ils ont tendance à vous rester sur l’estomac, vous pouvez néanmoins aussi les prendre avec un repas.
Votre pharmacien pourra aussi vous procurer un test à réaliser vous-même pour déterminer s’il est effectivement question d’une carence en fer. Ne débutez toutefois jamais la prise de suppléments sans concertation préalable avec votre médecin ou pharmacien, car un excès de fer dans le sang peut également nuire à la santé et provoquer des complications telles qu’une constipation et des dommages hépatiques.